Les dangers du vernis à ongles pendant la grossesse et chez l’enfant

La composition des vernis à ongles conventionnels est à risque : des ingrédients irritants aux ingrédients allergisants, en passant par les ingrédients cancérigènes, la toxicité des vernis à ongles conventionnels chez l’homme est réelle !

Chez l’enfant, cette toxicité est encore plus importante car leurs ongles, tout comme leur peau, sont plus fins, plus mous et plus poreux ; ils laisseront donc d’avantage passer les composants toxiques du vernis à travers l’ongle.

Le vernis à ongles conventionnel est constitué, à la base, d’un polymère, le plus souvent de la nitrocellulose, qui est dissoute dans un solvant, en général de l’acétate d’éthyle, de l’acétate de butyle ou du diacétone qui sont des produits desséchants pour l’ongle, irritants pour les poumons et toxiques lorsqu’ils sont inhalés.

Le polymère est présent pour former un film occlusif sur l’ongle lorsque le solvant s’évapore.

Un vernis à ongles contient d’autres ingrédients  :

1- des résines qui aident le film formant le vernis à adhérer à l’ongle et qui confèrent une brillance au vernis.

A l’origine fabriquées à partir du formaldéhyde (cancérogène donc abandonné en Europe), les résines sont maintenant fabriquées à partir de polyester ou de polyuréthane sans risque pour la santé. Mais le problème est qu’ elles contiennent des agents fixateurs qui sont :

– soit des phtalates qui servent à fixer le vernis tels que le phthalic anhydride/glycerin/glycidyl decanoate copolymer ou l’ isophorone diamine/isophthalic acid/tromethamine copolymer ou le polyethylene terephthalate. Plusieurs phtalates sont des perturbateurs endocriniens ayant des effets néfastes sur la santé : ils peuvent donner des anomalies de développement du système reproducteur et des malformations des organes génitaux. Chez le garçon en plus ils peuvent être à l’origine de testicules non descendus, d’une altération de la concentration spermatique, d’un début tardif de la puberté,d’une réduction de la fertilité, de signes de féminisation avec apparition de caractères physiques féminins et d’une démasculinisation. Chez la fille, il pourra y a avoir un début précoce de la puberté et, plus tard à l’âge adulte, le développement d’un cancer hormono-dépendant (sein, utérus, thyroïde…)

Ces évènements pourraient survenir lorsque du vernis à ongles contenant des phtalates est appliqué chez la future maman mais aussi lorsqu’il est appliqué chez l’enfant et même chez l’adolescent. La descendance de l’enfant pourra aussi être touchée par ces troubles endocriniens.

Les phtalates sont associés à de nombreux autres troubles lorsqu’ils sont administrés pendant la grossesse, pendant l’enfance ou l’adolescnce en raison de leur effet perturbateur endocrinien :

► diabète, surpoids

► allergies, asthme 

►troubles du comportement et TDAH

– soit des résine époxy telles que le Tosylamide/epoxy resin qui peuvent entraîner des réactions d’irritation ou d’allergie plus importantes chez les enfants en raison de la finesse de leur peau et de la porosité de leurs ongles.

-des diamines qui peuvent entraîner des brûlures ou des allergies de la peau comme par exemple l’ isophorone diamine/isophthalic acid/tromethamine copolymer.

– du colophane qui est un allergisant connu comme le colophonium / rosin, poly (1-hydroxy-1-phenyl-propylene).

Sachant que des cosmétiques d’origine non européenne et à base de formaldéhyde peuvent se retrouver sur le marché français des cosmétiques, il convient être très prudent lors de l’achat d’un vernis à ongles. L’origine européenne ou non du vernis devra être contrôlée car les résines contenues dans le vernis pourront relarguer de faibles quantités de formaldéhyde qui pourra être à l’origine d’allergies ou d’un cancer lors d’un utilisation importante et au long cours du vernis. 

2- des agents plastifiants qui empêchent le vernis de se fissurer ou de s’écailler facilement. Le phtalate de dibutyle (DBP) (perturbateur endocrinien et cancérigène ) a été remplacé par le camphre (attention car neurotoxique surtout chez l’enfant et allergisant), le tribenzoate de glycéryle et le triphénylphosphate (TPPP) qui lui-même a également été lié à des perturbations hormonales.

3- des pigments, inorganiques ou organiques (à base de carbone). Les pigments inorganiques utilisés comprennent l’oxyde de chrome pour les verts, l’oxyde de fer pour les rouges et les oranges et le ferrocyanure ferrique pour les bleus.

4- du  dioxyde de titane finement broyé, du mica et des morceaux de paillettes pour obtenir un effet nacré.

5- des épaississantscomme l’hectorite de stéaralkonium, appartenant au groupe des ammonium quaternaire( irritants et rémanents dans l’environnement )pour maintenir les pigments et autres additifs en suspension dans le vernis.

6- de la benzophénone-1, qui est un filtre UV chimique pour absorber les UV et empêcher les pigments colorés de blanchir mais qui a de nombreux incovénients. Elle est classée   « cancérogène possible pour l’humain » par le CIRC, elle a un risque allergène élevé, elle est soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien comme les phtalates, et enfin, elle est responsable de la pollution des eaux et de la destruction des coraux.

Nos enfant méritent des vernis à ongles 100 % naturels.

Cependant, un vernis à ongles avec une formule 100 % naturelle, saine et écologique, libre de composants toxiques n’existe pas.

L’association slow-cosmétique a sélectionné les vernis à ongles contenant le moins d’ingrédients controversés.

Pour montrer la naturalité de leurs vernis, les fabricants les classent selon l’absence de molécules controversées : l’intitulation X-free détermine le nombre de composants toxiques n’étant pas contenus dans la composition du vernis. Cette nouvelle dénomination ne donne pas d’information complète sur la formule car tous les composants non-naturels et ayant un potentiel rôle néfaste ne sont pas désignés. Il faut donc être prudent lorsque l’on souhaite utiliser un tel vernis chez l’enfant car le green-washing n’est pas loin!

Si l’on souhaite utiliser un tel vernis chez l’enfant, nous recommandons :

– que le vernis ne soit pas laissé à la portée de l’enfant : ses couleurs rose ou rouge acidulées peuvent l’attirer et l’enfant peut avoir l’envie de le porter à la bouche ;

– que le vernis soit appliqué par l’adulte de façon à ne pas déborder sur la peau autour de l’ongle

– que le vernis soit appliqué à l’extérieur, à l’air frais de façon à diminuer la respiration des vapeurs toxiques des solvants.

Il n’existe donc pas de vernis à ongles 100 % naturels que l’on pourrait choisir d’appliquer chez l’enfant. Certains vernis ne contiennent pas de solvants ou de résines car ils sont à l’eau mais ils contiennent des conservateurs puissants et toxiques tels que le phénoxyéthanol.

A L’Ecole du Soin Aromatique, nous ne recommandons ni la fabrication, ni l’usage d’un vernis à ongles pendant la grossesse, l’enfance et l’adolescence. Ceci est tout à fait contraire à nos engagements.

F.A. Zeman, C. Boudet, K. Tack, A. Floch Barneaud, C. Brochot, A.R.R. Péry, A. Oleko, S. Vandentorren, Exposure assessment of phthalates in French pregnant women: Results of the ELFE pilot study,International Journal of Hygiene and Environmental Health, Volume 216, Issue 3,2013,Pages 271-279,ISSN 1438-4639

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